Retour sur les consortiums maritimes :
Les consortiums (aussi appelé CBER pour Consortia Block Exemption Regulation), héritage des conférences maritimes, sont des groupements de compagnies qui, tout en conservant leur indépendance commerciale, mutualisent certains aspects opérationnels. Ils se structurent autour d’un “money pool”, un pot commun, alimenté en fonction des apports de chaque membre, facilitant ainsi les négociations tarifaires collectives, notamment sur la manutention portuaire.
Depuis 2009, le secteur du transport maritime en Europe jouissait d’un régime exceptionnel, permettant aux consortiums de compagnies maritimes de collaborer étroitement.
Cette exemption n’a pas su encourager une concurrence saine, ni optimiser la qualité des services maritimes. De ce fait, la Commission européenne a annoncé sa décision de ne pas étendre au-delà du 25 avril 2024 le règlement d’exemption.
L’alternative : les accords de partage de navire
Malgré la fin des consortiums, la collaboration entre les compagnies n’a pas été enterrée. Les accords de partage de navire, ou VSA (Vessel Share Agreement), représentent l’alternative encouragée par la Commission. Ces accords bilatéraux permettent l’échange ou l’achat d’espace à bord des navires entre compagnies, sans la structure commune des consortiums.
Ce mode de coopération, plus flexible, persistera après avril 2024.
L’offre devrait se concentrer encore davantage aux mains des plus gros opérateurs, du côté client chez les grands commissionnaires comme du côté fournisseur chez les compagnies maritimes. Tout cela devrait inciter les compagnies à mettre en place des stratégies de différenciation de l’offre, ce qui peut avoir des effets bénéfiques sur la restauration des supply chain. Les chargeurs peuvent espérer un retour à un meilleur cadencement des services et une amélioration de la vitesse commerciale des navires et donc des délais d’acheminement plus courts. On devrait retrouver une plus grande amplitude dans les politiques tarifaires.
Cependant, la nouvelle réglementation ne s’applique qu’aux liaisons en provenance et à destination de l’Union européenne. Si elles se sentent trop entravées, certaines compagnies maritimes pourraient partir vers d’autres marchés plus simples et plus rémunérateurs. Les chargeurs pourraient alors voir le panel de prestataires se réduire par manque d’attractivité du marché.
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